Varanasi, ballade le long du Gange

23.01.2013
Nous trainons un peu au lit. Il doit faire à peine 10 degrés dans la chambre, seuls nos nez sortent du duvet. La ville est entièrement drapée dans la brume, on ne distingue pas le fleuve. Nous sortons pour faire 2 pas et rentrons dans le café d'en face y boire du thé chaud. Lorsque le soleil sort timidement, nous prenons une douche, soit l'eau est chaude, mais comme elle se trouve dehors sur notre balcon, c'est tout de même un peu rude. Nous donnons un peu de linge à laver au proprio, la polaire blanche de Laure est définitivement grise...
Puis partons en direction du sud de la ville pour visiter un temple. L'étalage de sucrerie nous fait de l'œil, aux couleurs et formes toutes différentes. Nous goutons à ces bombes de calories, assis sur un banc le long du Gange. Puis suivons les marches des Gaths, où l'animation se fait moindre lorsqu'on s'éloigne du centre. Finalement nous marchons beaucoup beaucoup trop loin. Les berges du Gange sont peuplées de vaches, buffles et chèvres qui paissent tranquillement ce qu'ils trouvent à manger, c'est-à-dire, les déchets. Autant dire que le lait que nous buvons tous les jours dans le thé est loin d'être du 'bio'.
Les femmes ramassent les bouses et les malaxent avec leurs mains (un peu comme Laure lorsqu'elle pétrie la pâte de brioche du samedi matin!) et les font sécher sur les murs et sur le sol, pour les utiliser ensuite comme combustible.
Les berges sont calmes, on se sent presque à la campagne. Un champs entier est consacré à la plantation des fleurs orangés qui sont utilisées à toutes occasions. La brume persistante au dessus du Gange nous fait penser à un front de mer (sauf que ça sent pas la mer mais la merde, comme le fait remarquer Yoann!)
À la périphérie de la ville, un ruisseau qui se jette dans le Gange nous barre le passage, nous rentrons donc dans les rues. Un grand pont reliant les 2 berges est en construction, mais vu l'état d'avancement et l'outillage utilisé, le chantier est loin d'être terminé. En attendant, les habitants utilisent un pont flottant. Nous rebroussons chemin, mais le plan de la ville du guide n'est pas assez précis, nous demandons notre chemin puis optons pour un cyclo-rickshaw qui nous emmène devant le temple Sankat Mochan. Nous attendons son ouverture avec un thé, laissons sacs et appareils photos à l'entrée puis pénétrons dans l'enceinte. De nombreux singes ont envahi le temple, pas farouches pour un sous. Nous nous déchaussons et prenons part à la file d'attente. Les indiens apportent de nombreux dons afin de les faire bénir par l'eau. Ils trempent ensuite leurs doigts dans la peinture orange, se font le fameux troisième œil sur le front et étalent le reste de peinture sur les piliers du temple, dont les décors ont disparu depuis longtemps sous la couche orange. L'architecture en soit n'a rien de particulier, c'est plus le flair à sentir qui rend le lieu intéressant, car vraiment sacré.
Nous rentrons à pattes à l'auberge et passons devant le lieu des crémations pour les pauvres. Un corps est en feu, mais le bois de mauvaise qualité brûle mal et laisse entrevoir le crâne et le corps à moitié carbonisé. Cette masse noire est impressionnante!
Nous nous calons sur la terrasse de l'auberge qui surplombe la ville. Le soleil se couche, tous les toits sont remplis de gamins qui jouent avec leurs cerfs-volants qui virevoltent gaiement dans le vent. Quand ils tirent sur le fil de pêche auquel le cerf-volant est accroché sa structure se déforme et cela reproduit les battements d'ailes d'un oiseau qui le fait monter toujours plus haut. Le spectacle est éblouissant! Et contraste fortement avec l'odeur de chaire humaine... Varanasi n'est pas seulement la ville de la mort, c'est aussi les cerf-volants, les vaches reines, la soie...
Nous rejoignons ensuite le Ghat proche de la maison où a lieu tous les soirs le Puja et assistons à la cérémonie de A à Z, ou plutôt de A à W, la fin étant un peu longue et le sol est gelé. Les 5 hommes effectuent des gestes précis et les répètent à chaque fois aux 4 points cardinaux, avec de l'encens, de l'eau, du feu, des fleurs... La musique est entraînante.
De retour à l'hôtel, nous sautons dans nos duvets et fermons les yeux.
Les ablutions
Pont flottant
Cerfs-volants
 
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire