Maragua - Potolo - Sucre, le monde est petit

11.04.2013
Les chiens des voisins n'ont pas cessé d'aboyer, intrigué par la tente cette nuit, mais le matelas naturel de fleur a été bien confort. Au levé, le ciel bleu est éblouissant et fait ressortir toutes les couleurs de la nature. Nous levons le campement assez tôt, sans thé chaud car le bois est trop dur à trouver. Un paysan nous accompagne un bout de chemin pour nous montrer les traces paléontologiques de pattes de dinosaures gravées dans la roche. Ils chaussaient bien du 92! Nous laissons ensuite le guide mâchouiller sa coca et continuons l'ascension. La cuvette devant nos yeux parait courte, mais la traversée dure plus longtemps que prévu. Nous passons par quelques mini-canyons creusés par l'eau, d'ailleurs dur à croire car tout est à sec! Les roches sont multicolores, jaunes, vertes, rouges et violettes. Les quelques paysans du coin s'acharnent aux champs, la peau brunie sous le soleil de plomb. Ils ont la vie dure, avec leurs pauvres habitations en pierre non reliées à l'électricité, et l'eau à puiser aux puits. Mais paraissent tout de même heureux. Une dame nous confirme le chemin pour rallier Potolo, mais il faut un peu d'intuition pour suivre le sentier non marqué. Enfin, nous apercevons de très haut le village, et entamons la descente au milieu des montagnes aux formations géologiques encore très difformes. Nous traçons dans un lit de rivière à sec jusqu'au fleuve et casse-croûtons à l'ombre d'un arbre (pratiquement le seul) les restes de nourriture. Sur la route, un pic-up accepte de nous ramener à Sucre. Le retour se fait donc cheveux au vent, en s'accrochant solidement pendant 1h30, avec 2 israéliens et un danois. Yoann pense avoir perdu le portefeuille, nous pleurons nos billets récoltés dans tous les pays traversés jusqu'à maintenant. À la descente de voiture, il regarde l'intérieur du sac et le retrouve comme par hasard. La frayeur passée, nous chantons Alléluia!
En centre ville, nous croisons Ulysse et Céline, les 2 français de Samaipata, qui étaient censé se trouver en Amazonie. Le temps a eu raison de leur plan. On se donne rendez-vous sur la place principale pour 20h, le temps de récupérer nos sacs et trouver une auberge avec des propriétaires plus sympathiques. Une bonne douche est aussi la bienvenue! Nous rencontrons également les 3 touristes qui reviennent de la rando. Le monde est petit, ou bien Sucre en est le centre!
Le soir, nous faisons un saut au marché pour manger une soupe et une milanese, avant de retrouver, comme prévu, le couple de français. Nous prenons une table dans le restaurant français que nous connaissons déjà et passons une chouette soirée en sirotant quelques bouteilles de vin.
 
Place de campement
 
 
Les dinosaures
 
 
 
 
 
Potolo au fond
 
 
 
La rivière à moitié à sec
 
La route du stop
 
 

Maragua, plein les yeux

10.04.2013
La nuit sans les matelas est beaucoup moins confortable que d'habitude. Yoann rallume le feu pour le thé, le temps que la tente sèche. Sous un beau ciel bleu, nous entamons la côte pour Maragua. Vers 13h nous sommes arrivés au cratère. La cuvette large de 8km à la terre violette est entourée de formations rocheuses en forme d'arches surprenantes. Le village est désert, seuls les enfants qui déjeunent à l'extérieur de l'école arpentent la rue principale. Impossible d'acheter de l'eau ou du pain, seule une petite maison vend des gâteaux secs et du soda. On peut quand même remplir nos bouteilles à la source du jardin et optons pour les petits salés. Nous recroisons le guide de la veille, qui nous indique une nouvelle fois notre chemin.

Le casse croûte se fait à la sortie du village, avant la montée sous un soleil de plomb. L'ascension est plus rude que prévue. Enfin, nous atteignons le col et passons sur l'autre versant. À chaque virage, c'est un nouveau paysage. Devant nos yeux s'étale une véritable palette de vert. Les roches de couleur violette, rouge, bleu, jaune forment un chouette dégradé. Nous longeons quelques maisons de pierre inhabitées. Un paysan nous fait rebrousser chemin pour changer de versant et nous accompagne un bout de sentier avec ses ânes et bœufs noirs qu'il ramène au bercail. Il se fait tard, nous cherchons un endroit pour dormir et tombons sur un champ de fleurs parfaitement plat. Yoann prévient les voisins que nous passerons la nuit ici. Il y a très peu de bois aux alentours, nous ramassons seulement un tas de brindilles, tout juste suffisant pour faire chauffer les pâtes chinoises. Un voisin curieux passe nous saluer. À 3500m d'altitude, il n'y a aucun moustique mais il fait frais la nuit tombée. Nous rentrons nous abriter sous la tente.
 
 
 
 
 
 
 
Le cratère de Maragua
 
 
 
 
 
 
 
 
La côte
 
 
 
 
 
 
Notre guide
 
 
 

Chataquilla - Chaunaca

09.04.2013
Laure demande à repousser le réveil d'une heure. Puis pendant les douches successives, on prépare 2 sacs allégés en prévision d'un trek de quelques jours. Nous déjeunons à l'auberge et achetons 4l d'eau. Nous nous renseignons sur le moyen de transport pour le début de la rando. Nous montons donc dans le bus F pour la parada Ravelo.

Arrivés sur place, en périphérie de la ville, le seul bus de la journée est déjà parti à 9h30. Il ne nous reste plus que le stop ou attendre un jour, nous choisissons la première solution. Ça s'annonce mal alors nous reprenons le bus F pour vraiment sortir de la ville. Nous traversons un village à pied aidés par un couple de petit vieux qui nous mettent sur la bonne route. C'est un taxi qui accepte de nous monter à Chataquilla. Nous comprenons pourquoi personne ne s'y rend, il n'y a qu'une église à voir dans ce col à 3700m. La route est en construction et est bloquée une grande partie de la journée, il faut alors payer un droit de passage. Apres un petit casse croute avec les restes de fondue transportée en Doggybag, heureux de se retrouver cernés par les montagnes, nous empruntons le chemin des Incas recouvert de pierres lisses qui file dans la vallée à flanc de montagne. Des éboulements ont parfois eut raison de ce chemin construit 1000 ans auparavant mais il est très bien entretenu et nous descendons sans peine jusqu'à Chaunaca. Les paysages sont magnifiques, les formations géologiques impressionnantes, tout est bien vert et ceci grâce au paysans qui entretiennent des champs de maïs ou de blé. Au village, il n'y a rien faire, rien à voir. Nous croisons tout de même 3 touristes et leur guide qui nous indiquent le chemin à prendre pour le cratère de Maragua où nous comptons nous rendre le lendemain. Par contre nous faisons un détour car la traversée à pied de la rivière nous désenchante. Il faut remonter une bonne partie, la nuit ne va pas tarder à tomber, il faut trouver un campement. Redescendus de l'autre côté de la montagne, c'est au bord de la rivière que nous trouvons notre petit coin tranquille. Nous nous apercevons que le réchaud est malheureusement resté à l'hôtel, alors ce sera cuisine au feu de bois pour les prochains jours. Les couleurs du couché de soleil derrière les montagnes sont magnifiques. Nous avons aussi un nouveau compagnon, baptisé Paillot pour sa couleur, une bouche de plus à nourrir, mais ces blessures de guerre n'incitent guère aux caresses.
 
 
 
 
 
Le cratère Maragua au loin, but pour le lendemain
 
 
 
Le chemin pavé des incas