Yuanyang les rizières

16.11.2012.
Le réveil a sonné pour pas grand chose... Il pleut, nous sommes dans les nuages et ne voyons pas vraiment les rizières... Nous restons à discuter avec Brice et Nas jusqu'à ce que la pluie cesse de tomber en fin de matinée. Nous faisons ensemble quelques kilomètres et profitons des points de vue sur les rizières. Des plateformes ont été crées pour les touristes, 10€ l'entrée, mais il est facile de faire 30 mètres et de voir la même chose sans payer en passant sur le bord des maisons, ou dans les petits chemins. Le temps est dégueu, et c'est un peu frustrant... Sur la route veaux, vaches, cochons, et toute la basse-cour nous accompagnent. Les paysans sont dans les champs, continuants de sculpter les rizières depuis plus de 1000 ans, telles les courbes de niveau de nos cartes IGN. Nous mangeons dans un resto de rue au village suivant. Les hommes y jouent aux cartes et fument le tabac local dans d'énormes pipes à eau en bambou. Nous finissons le repas par un digestif d'alcool de riz. Dans le mien marinent frelons et gingembre, sûrement bon pour la virilité, pour les filles ce sera plutôt baies et larves, pas mal! Le retour est sympa les nuages découvrant quelques parcelles de temps à autres. La soirée l'est aussi. Nous prévoyons de dormir un peu plus, le temps devant s'arranger le lendemain dans l'apres-midi.
 

Dali - Yuanyang

15.11.2012
Le train nous dépose à Kunming à 6h du matin, ville encore énorme et apparemment sans grand attrait. Dans une gare routière à proximité, nous demandons s'il y a des départs pour les rizières de Yuanyang: il faut traverser la ville pour la gare routière du sud. On nous indique un bus pour s'y rendre, mais après 30 minutes de trajet, nous nous retrouvons à celle de l'est... Re-bus et retraversée de la ville, peu avant 9 h, nous arrivons enfin à bon port, nous prenons nos billets pour Xinjie, le car part dans un quart-d'heure. Cool! 4 ou 5 passagers dont une marchande qui a remplit le véhicule de ces achats: de gros cartons remplis d'oeufs. Nous débarquons dans une ville dont nous ne connaissons pas le nom, nous ne savons pas où nous nous trouvons, mais pas à Xinjié. Sur les conseils de quelques jeunes parlants anglais, nous montons dans un autre bus qui devrait nous rapprocher. La route / piste est en mauvais état mais magnifique: forêt de bambous, de bananiers. C'est très escarpé, apres le passage de plusieurs cols, nous arrivons dans un village, toujours pas de Xinjie en vue mais il y a des minivan ou des taxis qui peuvent nous conduire à notre hostel à 25km de Xinjie. Négociations sévères des prix et c'est parti. À quelques kilomètres de l'arrivée nous apercevons par la fenêtre nos premières rizières en plateaux, Wow! Un garde arrête la voiture et nous comprenons qu'il veut nous faire payer l'entrée dans la région mais un passager chinois persuade la chauffeuse de tracer sans payer. Il part dans un monologue et la conductrice se fait toute petite... Il ne supporte sûrement pas que l'on profite des touristes! À l'auberge, après encore presque 24h de trajet nous rencontrons Brice et Nastasia deux français finissant leur mission de 20 mois en Chine par un voyage à travers le pays. Il y a aussi Nico et Aurianne que nous avions vu sans avoir fait leur connaissance dans le bus où nous avions rencontré Pascal, Audrey et Marie en Mongolie. Repas share-food tous ensembles et quelques bières, nous prévoyons le réveil à 6h30 pour voir le levé de soleil sur les rizières.
 

Lac Erhai

14.11.2012
Levé tôt. Pas vraiment le choix avec les chinoises dans la chambre qui crient pour communiquer dès 7h du matin... Le temps est vraiment mitigé mais nous décidons tout de même de louer un tandem pour faire une ballade autour du lac Erhai, après avoir acheté nos billets de train pour le soir direction Kunming. Nous empaquetons notre K-way et c'est parti! Nous faisons un crochet par un monastère dont l'entrée est embellie par 3 pagodes. Le prix de l'entrée hors budget nous ramène sur les chemins pavés. Les vibrations causent un déraillement de la chaîne intermédiaire difficile à remettre en place avec tous les protèges-chaîne. Nous rejoignons rapidement le lac, où une route le longeant tout du long vient d'être construite. La piste est plate, ce qui permet d'avancer sans trop d'efforts... Les habitants travaillent avec des bottes dans les cultures de salades, choux, oignons, et plantations de toutes sortes... Nous croisons une mamy, que nous croyons tout d'abord très petite, mais non, elle est plantée jusqu'aux hanches dans l'eau, en train de repiquer de la salade! Les villages aux habitations peintes blanches et grises sont calmes, nous traversons plusieurs marchés et croisons plusieurs pêcheurs, ramenant des crevettes et du poisson, mais pas de cantine en vue. Alléchés par l'odeur de la pêche, nous nous arrêtons dans une ferme que nous croyons être un restaurant. Nous comprendrons plus tard que nous sommes tout simplement rentrer dans la cour, chez une famille. Un cochon, une vache, des femmes pressant de la coriandre, d'autre du fromage frais. Nous commandons du riz, du fromage mélangé à la sauce piquante et des pommes de terres en lamelles elles aussi pimentées. Après le repas, bercés par la flûte, Laure met la main à la pâte et aide à presser le fromage à travers la toile de jute. En repartant ils refusent que l'on paye pour le repas. Nous laissons quand même quelque Yuans pour un des bébés. Ensuite nous continuons notre route sur la péninsule pour y faire une petite pose au soleil. Nous rebroussons ensuite chemin et devons nous abriter dans une maison en chantier pour se protéger de l'orage. Nous avons la chance de voir un arc en ciel magnifique. De retour à l'auberge, nous nous relaxons avant de prendre le bus pour la gare où nous attend notre train de nuit. Belle journée forte en émotions avec les locaux et un bon tour en tandem.
 
 

Dali

13.11.2012
L'ambiance dans l'auberge nous fait penser à une communauté de cramés, pas très ouverts d'esprit et nous nous y sentons pas vraiment à l'aise. Même si les gens n'ont pas l'air drogués, l'ambiance est froide... Nous optons donc pour un autre hébergement, appartenant au groupe 'youth hostel'. Grâce à notre carte de membres, nous obtenons des réductions pour chaque nuitée. 5€ à deux en dortoir.
Nous partons explorer le coin. Une rue entière est dédié aux ébénistes, travaillant le bois d'acajou avec minution: des plateaux énormes sont taillés pour les tables, des étagères, des lits ou encore des rampes d'escaliers. Les panneaux de bois recouvrants les exterieurs des habitations sont travaillés aux ciseaux à bois, representants des animaux, des arbres, etc... À midi, nous commandons des aubergines grillées et des légumes assaisonnés à l'ail, avec un bon bol de riz, un régal!
Les nuages sont bas, la pluie ne tarde pas à venir. Nous nous abritons dans l'auberge puis repartons dès que le soleil refait surface. Dans une pharmacie, nous arrivons à trouver du paracétamol et du talc grâce à notre livre de signes. Les pieds de Yoann vont enfin être au sec! Au centre commercial par contre, impossible pour Laure de trouver un rasoir jetable, à croire que les chinoises ne se rasent pas (ou sont imberbes).
La ville est sympa avec ses fortifications, et ses échoppes. Nous voulons aller voir l'ancienne pagode mais l'entrée nous est refusée, sûrement en travaux, et les aboiements d'un gros chien ont de toute façon calmé nos hardeurs. À la sortie des écoles, nous trouvons une boulangerie française dont la baguette est un délice. Ensuite voulant remonter au centre ville par un autre chemin trop près de la caserne militaire, un hurlement et le pistolet mitrailleur en joue nous suggèrent de rebrousser chemin. Soupe de pâtes à l'auberge et au lit.
Les artistes de l'auberge...
Pagode gardée

 

En route pour Dali

12.11.2012
Levé tardif. Nous nous rendons à la gare de Lijiang, récemment construite et non achevée. Contrairement aux autres gares, celle-ci est relativement calme avec peu de monde. En effet, la ligne ferroviaire relie une seule ville, Kunming, en passant par Dali où nous souhaitons nous arrêter.
Nous roulons pendant 3h, assis sur une banquette pour 4 personnes. Yoann tente de faire une petite sieste à l'étage mais est vite repéré par un garde du train qui le fait redescendre.
Arrivés à Dali, nous montons dans un bus qui nous emmène près de la vielle Cité fortifiée. Le trafic dans la ville est dense et le car bondé. Ouf, nous descendons enfin et trouvons rapidement une auberge, sensée être un repaire pour artistes. Nous faisons un tour by night, la petite ville est illuminée et animée par de petits commerces et des lanternes rouges. Les ruelles, traversées par de fins canaux sont pavées et piétonnes. Mais contrairement à Lijiang, il est beaucoup plus facile de se repérer grâce aux grandes portes éclairées situées aux 4 points cardinaux permettant de traverser le mur entourant Dali.
Nous craquons pour la première fois depuis le début du trip pour un Burger. Un chanteur s'essaie à la country chinoise.
A l'auberge, nous prenons une chambre avec 2 lits, mais les parois sont tellement fines que nous avons l'impression de partager un dortoir avec nos voisins chinois.

Gare de Lijiang
Dali
 

Tiger Leaping Gorge - Retour sur Lijiang

11.11.2012
Nous déjeunons en compagnie des allemands. Un bus en partance pour Lijiang décolle à 15:30 de l'auberge, nous avons donc le temps d'aller voir les gorges de plus près.
Les habitants du coin ont 'aménagé' un chemin sommaire pour descendre au niveau du torrent. Nous payons 1€ l'entrée et amorçons la descente. Le soleil n'est pas encore assez haut, les rochers à l'ombre sont frais. Mais impossible d'accélérer le pas pour se réchauffer, tant la descente est à pic. Le sentier est creusé dans la roche, un fil de fer fait office de barrière devant le vide. Il n'est pas question de louper une marche ou de glisser... À certains endroits, des échelles en métal ont remplacé les anciennes encore visibles en bois. La vue de dessus fait battre le cœur un peu plus vite... Nous préférons éviter la seconde qui est vraiment haute -20m- et continuer sur le 'chemin'.
Nous arrivons au niveau de l'eau après 1h de descente. Le point de vue le plus impressionnant se trouve sur une estrade en roche, placé au dessus du torrent. À cet endroit, la gorge se rétrécie et le courant devient plus fort. Le bruit de l'eau aussi. Nous apercevons un autre point de vue intéressant, mais pour s'y rendre, il faut payer en plus. Nous laissons tomber.
La remontée se fait lentement. Nous nous attaquons à la grande échelle en métal avec 38 marches hautes comme un demi-chinois. Laure les compte, afin de se concentrer sur autre chose que sur la hauteur. Arrivée en haut avec les jambes tremblantes, c'est une victoire sur la peur du vide. Et il lui faudra 15min pour s'en remettre!
Nous effectuons une pause à l'ombre d'un shop, où une Mamie vend des produits locaux: racines combattants différents maux, pierres taillées, légumes pour la soupe et même du Redbull thaïlandais. La vielle dame nous confirme que sa Marie est bien bonne!
Des hommes proposent d'effectuer la remontée à cheval contre paiement. Laure s'approche de plus près, ce sont en fait des mules et non des chevaux, aux poils drus, courts sur pattes et pas spécialement dociles. Lorsqu'ils essaient d'hennir, un bruit inconnu sort de leurs gueules, tel un braillement, à mi-chemin entre celui du cheval et de l'âne.
De retour à l'auberge, nous profitons du soleil sur la terrasse en compagnie des 5 allemands et d'un baroudeur, d'origine américaine, vivant dans le coin. C'est la première fois qu'il fait si bon en Chine.
Nous effectuons rapidement le retour sur Lijiang dans le car et nous rendons tous ensemble dans une auberge. Il n'y a plus de place en dortoir, nous partons donc à la recherche d'un autre hostel dans le coin.
L'auberge trouvée est bien jolie, tout en bois avec une cour intérieure en galets, des recoins avec des bancs à droite à gauche, une balançoire et une végétation dense. Dans la chambre, des rangements sont encastrés de partout dans les lits superposés. La propriétaire nous accueille avec du thé et une brioche (la première en Chine qui n'a pas un goût chimique, merveilleux). Après une douche bien méritée, nous partons rejoindre nos compagnons allemands dans leur auberge. Ils nous ont laissé un message à l'accueil et nous les retrouvons dans un boui-boui vendant toutes sortes de brochettes au Barbuc. La cuisinière n'est pas radine sur la poudre de piment...
Nous nous calons ensuite sur la terrasse de l'auberge, admirant le ciel étoilé et un feu d'artifice (sûrement pour les nouvelles élections).
 
 
 
 
 
 
Le chemin
Auberge mama naxi (Lijiang)