Bermejo, la pluie

03.04.2013
Laure n'a pas trouvé meilleure idée que de lire Shutter Island dans la tente avant de se coucher, du coup le sommeil fut dur à venir, avec tous les bruits extérieurs suspects...
Une véritable tempête a déferlé au dessus de nos têtes cette nuit! Il a plu en continue, avec de gros éclairs dans le ciel et le tonnerre qui gronde bien. C'est la première fois que nous passons la nuit dehors avec un temps pareil. Résultat: la nuit fut courte, et la flaque d'eau sous la tente s'est agrandie, les matelas baignent un peu dans l'eau. Les sacs posés à l'extérieur sous le auvent ont également bien ramassé. Nous faisons un transfert des affaires trempées dans la pièce de la maison, et attendons une amélioration du temps -car il pleut toujours- en déjeunant pain sec et thé.
Malheureusement, les nuages accrochés aux falaises Cuevo de los monos ne s'en vont pas, alors on laisse tomber l'idée de randonnée pour aujourd'hui. Dans le jardin, les branches cassées jonchent le sol, le pont au dessus du ruisseau a sauté, et l'eau coule marron au robinet...
Le matin, nous regardons le guide pour savoir que faire les prochains jours (et il y a moulte!), il pleut toujours. A midi, c'est spaghettis aux tomates fraîches et mandarines du jardin. Il pleut encore. Donc nous décidons de rester une journée de plus, en attendant que nos affaires sèchent. C'est notre première journée à glander à cause du mauvais temps depuis le début du trip: lecture pour Yoann, Melodica pour Laure. Pas moyen de mettre le nez dehors, il pleut sans relâche, le brouillard est au plus bas et le taux d'humidité à 100%. Heureusement il ne fait pas trop froid. Donc nous alternons thé et mandarines toute l'après-midi dans la maison au calme.
En fin de journée, entre deux averses, nous décidons d'aller voir les propriétaires chez eux. On traverse la rivière en glissant sur la glaise bien humide, mais sans pied dans l'eau. On pédale un peu sur leur vélo générateur d'électricité, afin de recharger le portable, on achète du pain maison et on règle les nuits. L'accueil n'est pas bien chaleureux, alors nous repartons, un peu blasés par ces 'hippies qui se la veulent cool' mais pas très ouverts tout de même!
Ce soir, attention on sort le grand jeu: c'est soupe chinoise avec les baguettes tirées de l'aéroport de Bangkok, du pain complet et une mandarine pour faire glisser le tout. On rentre la tente dans la pièce pour qu'elle sèche pendant la nuit. Yoann teste le coupe-coupe du voisin, qui en effet, coupe tout! Et vu que les autres touristes sont partis, on en profite pour dormir à l'abris dans la maison. Il pleut encore et toujours...
 
L'eau du robinet avant le thé!
 
On pédale pour l'électricité
 
Le maniement de la machette
 
 

Bermejo, la laguna volcano

02.04.2013
Aujourd'hui nous avons planifié une petite rando pour nous dérouiller, ça faisait bien longtemps... Le réveil se passe tranquillement, un petit thé, des mandarines cueillies sur l'arbre et quelques tranches de pain de mie pour tenir jusqu'au pique-nique. Nous attendons Whitney qui est allée déjeuner chez les proprios. Finalement Ilan se joint aussi à nous et nous décollons tardivement vers 11h.
Nous marchons sur la route pendant 2,3 kilomètres. Sur le bord de route se dressent quelques stèles sans nom décorées par des colliers de fleurs synthétiques, cela ressemble à des cimetières improvisés! Nous demandons notre chemin, nous sommes allés un peu trop loin pour trouver la piste qui monte à travers la montagne. Après 1h30 nous débarquons près du lac, la Laguna Volcano où a été construit un hôtel 5 étoiles accompagné de son golf.
Nous faisons une petite pause dans l'herbe fraîchement coupée avant de continuer plus loin. Nous traversons quelques trous et un bout de forêt pour avoir une splendide vue sur les montagnes du parc national Amboro et une vallée verdoyante. En bas, la rivière a creusé son chemin dans la roche rouge. Cela nous rappelle vaguement le Cambodge.
Nos compères s'en retournent, mais nous voulons continuer un peu pour gravir le sommet le plus haut, qui est facilement accessible en suivant la crête. Au sommet, dans le calme le plus complet, nous faisons notre casse croûte: sardines en miettes, pain et demi et mandarines. Au loin se dessinent les prémices d'un orage, alors nous ne tardons pas trop. Finalement c'est une pluie fine de 30s qui nous atteint lorsque nous rejoignons la route.
De retour au campement une bonne douche bien froide nous fait du bien ainsi que les mandarines du jardin. C'est une vraie cure de vitamine C à laquelle nous avons droit aujourd'hui. Nous mangeons nos pâtes chinoises tant attendues, c'est qu'on commençait à être presque en manque après toutes ces récentes orgies brésiliennes. Le fait de les avoir achetées quelques jours plus tôt nous en avait mis l'eau à la bouche.
Bien heureux d'avoir marché un peu et légèrement rouillés (c'était une belle mise en jambes), nous sommes impatients de continuer sur ce rythme. Nous ne nous joignons pas à la troupe chez les proprios, découragés par la pluie qui s'est mise à tomber cette fois-ci pour de bon. Et restons au sec dans la maison en dur, lecture au programme.
 
 
 
La maison des propriétaires
 
Le fruit pigment rouge
 
 
La fourmicinelle!
 
 
 
 
 
 
Le Golf
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Santa Cruz - Bermejo, ginger's paradies

01.04.2013
Levés de bonne heure nous allons déjeuner au marché pour 3 francs 6 sous puis revenons plier nos affaires. Nous voulons nous rendre à un carrefour de la ville d'où partent des microbus pour notre prochaine destination. Le proprio de l'hôtel, qui s'est déridé un peu, nous conseille d'aller plutôt à la gare routière car le trajet devrait nous coûter moins cher. Nous débarquons là bas avec les transport en commun, et après maintes discussions et contradictions, nous apprenons que le bus que nous cherchions est parti depuis 30 min, le prochain est dans 4h. Nous suivons d'autres conseils qui nous indiquent une autre place en ville d'où devrait partir d'autres bus. Après 30 min de traversée de la ville en long en large et en travers, un bus part en effet dans la demi heure.
Nous nous rendons dans une ferme bio, où l'on peut camper, participer aux tâches quotidiennes et obtenir des réductions sur les repas. Il faut expliquer au chauffeur de nous jeter sur le bord de la route devant le pont de singe 2km avant Bermejo.
Le trajet se passe sans encombre et nous arrivons par le pont à ginger''s paradies. L'endroit parait très chouette, il y a des traces d'autres voyageurs mais pas âme qui vit. Avec les voisins nous comprenons qu'il faut aller un peu plus loin et nous découvrons la maison en pierre magnifique des proprios. Les voyageurs sont la à partager le repas. Nous expliquons que nous voulons camper et randonner aux alentours, pas de problème, allez vous installer. C'est un couple americano-bolivien avec 4 enfants, le 5e arrive dans 2 mois, qui vit là depuis 14 ans et produit tout ce dont ils ont besoin.
Nous installons donc la tente entre les mandariniers et avocats, et discutons avec les 2 seuls voyageurs qui restent pour la nuit, un israélien Ilan et une australienne Whitney. La décoration dans la maison est originale, les mosaïques et peintures très colorées, voir un peu tripées!
Vers 20h nous sommes invités chez les proprios pour un snack, pain bio maison et confitures en tout genres: piments rouges, de lait, ect...
Avant 22h nous sommes bien heureux sous notre tente.
 
Mandarines fraîches
 
Avocat pas assez mur
 
 
Dans la cuisine
 
Julia, on a retrouvé tes tongues!
 

Santa Cruz, la quête du graal

31.03.2013
Le bus nous débarque à 3h30 dans la gare routière. Nous prenons un taxi, car nous ne voulons pas traverser la ville à cette heure ci. L'hostel que nous avons choisi sur internet ne semble pas loin, on divise le prix de la course par 2, et cela semble encore cher payé pour le peu de distance à parcourir.
Le Joganda backpacker hostel est malheureusement complet, du moins car nous n'avons pas de réservation. Le proprio nous indique un autre nom d'hôtel et qu'il faut seulement descendre la rue. Après 500m nous chopons un nouveau taxi. Bien moins cher que le premier celui-ci nous amène en centre ville. Il tourne pendant une bonne demi heure à la recherche du nom que nous lui avons indiqué, ce qui nous permet de visiter le centre de nuit. Nous avions une autre adresse en réserve et il a quand même du mal à la trouver malgré les indications on ne peut plus claires.
Nous réveillons le proprio qui ne doit pas souvent manger de carottes et trouvons une petite chambre bien venue pour finir la nuit. Il est 5h, Santa Cruz s'éveille.
3h plus tard, Yoann est debout et commence la mise à jour du blog. Nous essayons ensuite d'aller à l'hôtel qu'on nous avait conseillé, c'est beaucoup plus sympathique mais c'est trop cher. Nous retournons à la maison prolonger d'une nuit et entamons notre quête par la même occasion en frappant à la porte de tous les hôtels et demandons à échanger notre guide du brésil contre celui de la Bolivie. Nous faisons choux blanc. La ville est calme, les arches des maisons vides de toutes activité, c'est dimanche.
De retour chez nous, nous finissons la mise à jour, Laure essaye de planifier la suite en s'aidant d'Internet, pas facile, le choix est vaste... Nous vient ensuite l'idée de repasser au premier hostel complet qui, vu sa popularité devrait pouvoir accéder à notre requête. Alors nous sortons du centre ville à pied, traversons un grand parc et arrivés sur place, nous sommes un peu déçus. Ils échangent bien les bouquins, mais pas les guides... Alors notre pouvoir de négociation fait effet contre un guide et deux énormes bouquins que Laure se trimballe depuis l'Inde, nous permettent d'obtenir un des guides en anglais de la Bolivie qu'ils avaient en double. C'est donc tout sourire que nous rentrons pour nous poser sur la place du village pour rêvasser à la suite du périple avec un bon support. Les paresseux, sensés se cacher dans les tamarins, ne montrent pas leurs nez. Nous goutons à 2 jus de fruits aux goûts inconnus, un à la cacahuète, l'autre au riz (?).
Nous mangeons un bout, l'almerzo, constitué de poulet frit accompagné de frite, pâtes et riz. L'après midi coule vite et nous passons la soirée avec des kakis et une bouteille de vin bolivien, pas dégeu mais un peu trop chaud.
 
 
 
 
 
 
Jus cacahuète et au riz
 
Yes!!!
 
Les grillades au restaurant
 
Vin rouge - kaki
 

San Matias - Santa Cruz

30.03.2013
Levés avec le réveil. Yoann part voir si le bureau de change est ouvert. Heureusement pour nous, les boliviens sont des lèves-tôt, on peut donc échanger quelques euros en Bolivianos pour acheter les billets de bus qui part à 9h30. Une douche, on plie nos affaires et nous voilà partis à pied pour la gare routière à 2km. Mais dans l'artère principale, nous voyons notre bus. On peut également le prendre ici, çe qui nous évite la marche. Nous avons encore le temps d'acheter des biscuits à la maïzena à la consistance étrange et de boire un café au marché couvert, avant de monter dans le vieux car pour 20h de trajet. L'aventure repart, avec la musique (accordéon) en prime, nous sommes bien heureux. Le confort est bien différent du brésil, le chauffeur manie l'engin avec adresse sur les pistes rouges. Nous traversons le Pantanal Bolivien. La jungle est marécageuse et l'on peut observer quelques oiseaux inconnus qui suivent le Bus. Nous faisons quelques pauses, certains passagers descendent d'autres montent. Le bus sert aussi de poste et de nombreux colis sont ainsi distribués tout au long de la route.
Vers 20h lorsque nous nous arrêtons pour manger un bout, nous croisons quelques Mennonites. Ce sont des expatriés allemands arrivés après la guerre et vivants dans leurs costumes d'époque à la manière des Amishs. C'est troublant de voire ces blonds aux yeux bleus dans leurs Tracht... L'envie de nous arrêter quelque temps ici pour essayer d'entrer en contact avec eux est assez forte, mais c'est sûrement très difficile...
Le bus repart et nous ne voyons pas grand chose du reste de la route. Il fait déjà nuit...
 
 

San Matias, tranquille

29.03.2013
Après le bus, le matelas du lit est vraiment confortable, alors on en profite! Une douche froide, avec l'eau qui coule quand elle le souhaite et nous voilà de nouveau frais. Dans la cour intérieure de l'hôtel, Yoann s'attaque aux cheveux de laure, pour une coupe avec dégradé svp! Il s'en sort très bien, malgré les ciseaux du couteau Glücksbringer, dont le ressort est mort. La patronne l'observe avec attention.
Nous finissons nos restes de sauce bolognaise sur du pain. Puis allons faire un tour du patelin. Très rapide! 4 rues sur 4, perpendiculaires et vide d'activité... On se croirait dans un village fantôme. L'église n'a rien d'extraordinaire, les arbres sur la place principale sont sympas, avec des formes originales et des épines impressionnantes sur les branches. Il parait qu'on les nomme les 'femmes enceintes', à cause de leurs troncs. Les seules échoppes ouvertes vendent toutes la même chose, à savoir des sacs à dos, des couvertures en polaire et des t-shirting fashion. Un cyber-café montre portes closes, le second n'a pas de signal.... La banque est fermée et n'ouvrira ses portes que la semaine prochaine. D'ailleurs, il ne semble pas y avoir de distributeur. Le bureau de change est également fermé, et nous n'avons pas suffisamment de radis pour nous payer les billets de bus du lendemain... Espérons que les boliviens soient des lèves-tôt, sinon nous ne pourrons pas échanger d'argent et nous resterons bloqué 2 jours de plus dans ce trou. Donc nous rentrons bredouilles, avec juste une bouteille d'eau sous le bras.
Nous remarquons déjà la grande différence du niveau de vie entre le Brésil et la Bolivie. La piste droite ouverte dans la végétation entre la frontière et le village de San Matias en est la première preuve. Finit le goudron, ici la poussière de terre rouge virevolte à chaque passage de véhicule. Les gens sont beaucoup moins chaleureux qu'au Brésil, mais c'est vrai que ces derniers mettent la barre haute! Alors on sent que ça va bien nous plaire ici aussi.
Nous mettons à jour les comptes et le texte du blog, Yoann lit, Laure trie les photos. Tranquille! En fin d'après-midi, nous ressortons pour acheter une bière, vu qu'on a le temps de prendre l'apéritif.... L'activité est plus importante qu'en journée, la température s'est adoucie. Nous retournons ensuite au restaurant de la veille manger une assiette copieuse. Tout le village s'est réunit sur la place pour suivre le Christ décédé. Alors nous faisons comme tout le monde, on s'assoit sur un banc et on discute. Puis le défilé démarre, accompagné de la fanfare militaire, avec les villageois qui suivent. Nous rentrons à l'hôtel.
 
Yoann, der Friseur mît dem Glûcksbringer!
 
 
10B = 1€, pas cher le mariage