Sud Lipez, J+2: Kollpani - Huallajara

19.04.2013
Le réveil à 5h15 est rude. Nous déjeunons rapidos et chargeons la voiture. Le soleil se lève rapidement et des ombres se forment sur les montagnes. Nous prenons de l'altitude. Toutes les rivières traversées sont gelées, même à midi! Nous passons la laguna Amarilla et la Célesta (lac jaune), peuplée de flamingos. Le volcan Uturuncu domine les environs à 6008m d'altitude et se reflète dans le lac. Quelques suris (des sortes d'autruches en voie d'extinction) courent sur les steppes arides. Lors d'une pause, un renard blond à grosse queue nous observe de loin, puis s'approche lentement, en quête de nourriture. La cuisinière, qui a bon cœur, lui jette quelques bouts de pain.
À 12h, nous mangeons l'almuerzo assis contre le mur d'une ruine, avec la vue sur l'eau. Rapidement, plusieurs voitures de touristes débarquent, nous levons le camp. La piste devient plus mauvaise, et le pneu arrière éclate sur un rocher. Le chauffeur change rapidement la roue de secours, et nous repartons, un peu plus lentement qu'auparavant. Au village Quetena Chico, peuplé de 480 âmes qui (sur)vivent à 4140m, le guide trouve un nouveau pneu de rechange. Nous ne croisons pas grand monde et repartons en direction de la Kollpa Laguna. La montagne se reflète dans l'eau calme.
À la source d'eau chaude à 37°C, un bac a été construit pour accueillir les touristes qui souhaitent se baigner en sirotant une bière à 2€. Vu que le soleil joue au cache-cache avec les nuages, et que le vent souffle, nous abandonnons vite l'idée du bain à 4600m. Nos gorges et lèvres déjà asséchées par l'altitude et le froid nous en seront plus tard reconnaissants.
Nous traçons ensuite sur la piste à travers les 'rochers de Dali', les montagnes aux couleurs magiques qui ont inspirées plusieurs de ses œuvres. Dans un champ sont posés de gros rochers, tel un terrain miné! Tout près s'élève l'impressionnant volcan Licancabur à 5950m. Étant donné que la laguna verde n'est plus verte, mais plutôt 'café au lait', nous n'effectuons pas les kilomètres supplémentaires pour aller la voir.
Dans la même région se trouvent des geysers de souffre, qui soufflent du gaz brûlant à 200°C. Le président Morales souhaite utiliser la chaleur pour faire de l'électricité. Bonne idée, qui prendra encore un peu de temps avant d'être mis en place. Le sol est creusé par des galeries de gaz qui bullent sous nos pieds et la terre a changé de couleur. Les émanations de vapeurs puent l'œuf pourri, mais il y fait bien bon.
Nous reprenons la voiture et posons les sacs dans notre hôtel dans un hameau à Huayllajara, puis notre chauffeur nous emmène à la laguna Colorado. À 16h, c'est le meilleur moment de la journée pour apprécier la couleur rose du lac, due à la présence d'algues. Au loin se dessinent les montagnes enneigées sur le ciel bleu, dans l'eau barbotent 3 sortes de flamands roses. L'herbe au bord du lac est tachetée de noir, car le souffre est également présent ici. Il a d'ailleurs formé de sacrés iceberg coagulés avec du sel, qui semblent flotter à la surface. On se fait une balade d'une heure, bravant le vent et les odeurs: le paysage est à couper le souffle.
Lorsque le froid se fait trop ressentir, nous rentrons nous réchauffer avec un café à l'hôtel. Très basique, sans chauffage ni électricité, il fait rapidement froid dans la pièce également. Nous sommes en effet à 4300m d'altitude! Cécilia la cuisinière nous emmène ensuite une bonne soupe aux légumes et un Pikémacho, une spécialité à base de frites et de viande. Le repas achevé, l'initiation à la coinche pour Laure reprend de plus belle. Nous passons une agréable soirée, en rêvant d'un feu de bois dans une cheminée.
 
 
 
 
 
Le renard
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L'aquarelle
 
Les roches de Dali
Les geysers
 
 
Laguna Colorado
 
 
 
 
 
 
 

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