Dalat J+2 - La jungle, qui s'y frotte s'y pique

03.12.2012
Levé tôt, Yoann va chercher une baguette que nous tartinons de confiture de fraise. Le goût et la texture sont bien différents de ce qu'on connait, un mélange de gelée et de marmelade, sûrement à cause du sucre non raffiné qu'ils utilisent ici.
Nous partons en scooter pour rejoindre les monts Lang Bian, situés à une quinzaine de kilomètres de Dalat. Le massif comprend 3 pics volcaniques de 2100 m d'altitude. Dans la vallée, chaque parcelle de terre est cultivée sous ou sans serre: fleurs, légumes, fraises, bananes, café... Les versants supérieurs des montagnes sont boisées de pins, entre les 2, c'est la jungle.
Nous nous attendions à un site vraiment sauvage, ce n'est pas vraiment le cas. A l'entrée se trouve un stand avec des chevaux, donc un qui est drôlement bariolé comme un zèbre, surement que Mr Dulux Valentine est dans le coin et l'a peint ainsi pour attirer les touristes, pauvre bête. Une route goudronnée permet de conduire les fainéants au sommet en jeep UAZ ('Zip' comme nous explique la demoiselle de l'entrée), non merci, nous préférons nous dégourdir un peu les jambes.
La femme qui tient notre hôtel nous a expliqué plusieurs fois qu'il fallait commencer l'ascension tôt, d'où notre levé très matinal (prêts à randonner pendant 8h) et se barbouiller de crème solaire pour ne pas prendre de coups de soleil. Nous n'en n'avons pas, et contrairement aux chinois et aux vietnamiens, ça ne nous dérange pas plus que ça de ne pas garder une belle peau blanche... Les bronzés sont vraiment considérés comme des pauvres, des paysans. Chez nous c'est plutôt le contraire, celui qui est mat de peau a surement les moyens de se payer des vacances au soleil, clash des cultures! A Hoi An, nous avions rencontré un couple de jeunes mariés en train de se faire photographier dans la vielle ville. La femme était maquillée pour l'occasion, mais totalement recouverte de fond de teint blanc telle une momie! Malgré les fortes chaleurs au sud du Vietnam, la majorité des femmes portent une veste manches longues avec capuche, et certaines des gants pour se protéger également les mains du soleil...
Nous trouvons un chemin fléché à travers les sous-bois et entamons la montée. Le sol est recouvert d'épines de pins, qui font office de toboggan. À 10h15, nous arrivons au sommet avec une vue dégagée sur la région, seulement 1h30 de marche, alors que le guide en annonçait 3-4h... Nous redescendons et allons nous balader à travers les champs, lorsque nous rencontrons un couple de français avec une carte en poche. Nous nous rendons que nous n'avons pas gravi la bonne montagne, celle que nous pensions être la plus haute et eux ne trouvent pas leur chemin et se décident pour la route bétonnée.
Nous tentons notre chance sur un autre sentier, non balisé (pas de crainte) qui traverse d'abord les champs de fraises, puis les caféiers avant de s'enfoncer dans la végétation dense. Très optimistes, nous pensons avoir trouver la bonne piste, mais peu à peu, le chemin se rétrécie. Il devient de plus en plus difficile de trouver une trace, mais nous continuons à gravir, pensant rallier un chemin plus large pour aller au sommet. Au bout d'une heure, nous regrettons de ne pas avoir de machette en main! Certains arbustes sont redoutables avec des aiguilles qui s'accrochent aux vêtements, tirent sur les cheveux (mince, la mise-en-plis de Yoann!) et nous égratignent la peau. Nous n'aurions jamais cru que la végétation puisse être aussi hostile. Nous pensons avoir repérer les plantes à éviter mais la liste s'allonge sans fin. Notre binôme avance lentement et nous ne communiquons ensemble plus que par 'pique!' pour nous signaler du danger. Des senteurs jusque la inconnues se mêlent à notre avancement. À bout de 2 heures, notre optimiste est plombé et se transforme en défaitisme. Soit, nous avons trouvé la réserve d'oiseaux indiqué sur la carte des français. Nous sommes même en plein milieu si l'on peut dire, entourés de piaillements mais nous ne trouvons plus de trace digne de ce nom. Nous nous sentons près du but, mais décidons de rebrousser chemin, totalement cernés. Malheureusement, nous n'avons pas été futés comme le petit Poucet. Après notre passage, les branches cachent de nouveaux notre passage et il est impossible de retrouver notre route. On tourne en rond pendant 15min emmurés par la jungle. Une petite clope pour trouver une inspiration, un passage et nous nous créons un chemin, aie aie aie les jambes... Petit à petit, nous redescendons et regagnons les cultures grâce aux différents piquants des plantes, ceux qui nous ont vraiment marqué! Nature, quand tu nous tiens...
Nous enfourchons notre bécane pour aller faire des petites courses, ce soir bières, pâtes lyoc. Demain le bus vient nous chercher à 7h pour Saigon où nous attendent des Couchsurfeurs.
 
Lang Bian
 
 
 
 
 
 
 
Picou sur les feuilles
Le chemin!
Picou sur le tronc
Picou sous le feuille
Disonaurius lianus
 
 

1 commentaire: