On se lève tranquillement, on papote un peu avec des françaises qui viennent d'arriver. Puis on va s'avaler un bol de muesli et louer des vélos pour la journée. Le monsieur n'a pas encore ouvert son stand, ils ne sont pas très matinaux dans le coin. Mais sa femme nous le passe au téléphone et nous obtenons 2 engins rouillés.
Nous quittons la ville et allons rechercher du calme dans la campagne. La nature est assez désertique, quelques champs de blé forment des tâches vertes facilement remarquables de loin. Le reste est plutôt jauni par le soleil. Le climat ne facilite vraiment pas les cultures. Les villages traversés sont souvent des décharges publiques ouvertes, avec des montagnes de déchets qui font le bonheur des cochons, des chèvres et des vaches qui viennent trifouiller la dedans. Les habitants montrent une grande attention à notre égard, ils nous fixent sans nous lâcher du regard, ce qui est assez exaspérant à la fin. Il ne doivent pas souvent croiser 2 touristes en bicyclettes. Les enfants nous demandent du chocolat, des stylos, des bonbons, du coca, et à la fin des roupies, comme si on était le père et la mère Noël sur leurs Rennes! Tous les véhicules que nous croisons passent avec la musique à FOND et klaxonnent comme des tarés, tous ces bruits usent les oreilles.
Nous faisons une halte sur 2 rochers, une femme nous propose du thé, mais Yoann fait la sieste. A la seconde pause, non loin d'une carrière, nous pensons avoir trouver du calme, mais c'est sans compter sur les 2 gamins qui nous ont repéré. Ils s'assoient à 10 mètres de nous, alors qu'on est au beau milieu 'de rien du tout' et ne cessent de nous observer en zappant toutes les 5 secondes de chansons sur leur portable. Bref, 'coin reculé' en Inde n'est pas synonyme de 'calme'!
Mais le paysage est tout de même sympa. Nous ne sommes pas émerveillés comme nous l'avons déjà été dans d'autres pays, mais nous voilà arrivés au début du Rajasthan, comme en témoigne le sol aride. Quelques dromadaires tirent de lourdes charrettes en bois, pendant que le conducteur, souvent un vieux bonhomme tout rabougri, parle dans son tel portable. C'est assez drôle l'évolution!
D'habitude, le retour parait toujours plus court que l'aller. Mais c'est bien la première fois que c'est le contraire. On s'enlise facilement avec nos 2 bicyclettes dans le sable et dans la boue. Le soleil cogne fort, Laure a l'impression de pédaler dans la semoule. Alors lorsqu'un gamin s'accroche à son vélo pour lui gratter du chocolat (comme si on avait toujours une tablette de chocolat sur soit quand il fait 30 degrès), elle devient rouge de colère (comme tous les habitants le disent, tout est possible en Inde!!!) et est incapable de sortir un mot en anglais. Mais sous les menaces en français, le pauvre petit comprend bien que l'orage arrive et lâche prise.
À la troisième pause, une maman vient nous taxer une cigarette. Décidément, c'est impossible de trouver la paix ici! Laure se calme, on tente de communiquer. Elle a 3 garçons, 2 filles et vit non loin de là. Yoann l'a prend en portrait et on lui propose de lui envoyer la photo. Du coup, Laure lui tend un papier et un stylo et lui dessine une maison au chapeau pointu pour lui faire comprendre. La femme lui dessine une maison avec une terrasse sur le dessus! Elle ne sait probablement pas écrire. Et ça risque d'être dur de lui envoyer l'image à la bonne adresse. Elle nous demande de l'alcool, et comme nous n'en n'avons pas dans la poche, elle veut ensuite de l'argent pour s'acheter une bouteille. On ne trouve pas la cause assez valable alors on trace notre chemin.
De retour à l'auberge, les voisins fêtent leur mariage. Ils ont tout simplement bloqué la rue. Tous les hommes sont assis en rond, pas de femme à l'horizon. Devant la foule, 2 stands à cacahuètes permettent de nourrir les invités. Simple, pratique, peu onéreux et vu le raffut qu'ils font, tout le voisinage est aux fenêtres. Un feu d'artifice éclate et illumine la cité.
Nous mangeons rapidement dans un boui-boui local puis attendons notre bus au bord de la route. C'est un peu limite niveau propreté, et ça nous embête un peu de déballer notre duvet mais ça va cailler vu que les fenêtres ne ferment pas correctement, et il en déjà vu d'autres...
Nous avons réservé un lit double, un matelas dans une cage comme celles de la SPA. Le jeune veut nous faire payer en plus pour mettre les sacs à dos dans la soute, et nous sommes un poil fatigués de nous battre. Du coup, on prend les sacs avec nous dans la cage à poule et on essaie de dormir un peu, avec le bruit, le courant d'air et la conduite digne d'un rallye...
![]() |
Le mont du couché du soleil |