Dalat J+1

02.12.2012
Nous souhaitons visiter la région des hauts plateaux, mais les transports en commun sont pratiquement inexistants. Les habitants se déplacent principalement en 2 roues, nous faisons donc de même. Nous partons en scooter visiter la petite fabrique de soie traditionnelle de Cuing Hoan, située à une trentaine de kilomètres de Dalat. Prudence au volant, le code de conduite ne sont pas universelles! Les camions et bus ont un Klaxon différent de ceux des scooters, ce qui permet de les reconnaitre et de s'écarter rapidement lorsque retentit cette chansonnette. C'est la loi du plus gros ici et ils n'hésitent pas à passer, malgré l'étroitesse et l'état des routes qui serpentent la montagne.
Lors de la visite de la fabrique familiale, nous découvrons toutes les étapes de la production de la soie:

1/ Tri des cocons, qui sont élevés sur place. Le vers arrive à maturité au bout de 40 jours, il forme ensuite son cocon pendant 4 jours sur des étagères en bois (l'équivalent de 1km de fils) et y reste 2 semaines avant de se transformer en papillon, s'accoupler et produire des œufs (durée de vie: 2 semaines). Les cocons sont triés selon leur gabarit et s'ils sont seuls ou à 2 dans leur habitat. Ils sont ensuite conservés dans une chambre froide à -10°C.
2/ Trempage dans l'eau bouillante. L'eau est chauffée à l'aide de 2 réchauds, dont le combustible est les débris et enveloppes de café.
3/ Dévidage du fil à la chaîne semi-automatisée à l'aide de machines où chaque femme a un 'stand'. Il faut 10 cocons pour former un fil suffisamment solide. Le père de famille stoppe ses explications car il doit réparer le système d'embrayage.
4/ Teinture dans de l'eau bouillante pour fixer les couleurs.
5/ Tissage de pièces avec 3 couleurs chatoyantes maximum. Les motifs sont créés grâce à des cartes perforées. Certains tissus sont ensuite brodés à la main pour en faire des tableaux, avec minutie et patience!
 
7 kg de cocons = 1 kg de soie = 10 m de tissus = vendu 45$ au Laos, Vietnam, Cambodge et Thaïlande!!!
 
Tous ces vers nous ont ouvert l'appétit;-) Nous nous arrêtons dans un petit local et mangeons une soupe de pâtes.
Non loin de là se trouvent les 'chutes de l'éléphant'. Cette cascade incurvée est plus impressionnante de la base, nous empruntons un sentier inégal et périlleux qui conduit au pied de la cascade en sautant et escaladant de gros rochers, entremêlés de lianes. Un pêcheur tente sa chance avec 2 cannes dans un recoin tranquille. Il fait frais et humide, et grâce aux gouttelettes d'eau qui aspergent la végétation, la nature étincelle. Nous nous hasardons derrière les chutes en regardant bien où nous posons les pieds. À ce moment là, le vent change de direction et nous voilà trempés de la tête aux pieds en moins de 2 secondes!
Nous remontons visiter la pagode Linh An, construite en 2004 pour profiter du feng shui favorable: l'eau en façade et la montagne à l'arrière. Pour cela, nous traversons rapidement un pont en bois, où toutes les 3 lattes sont manquantes... A l'intérieur se trouvent 5 gros bouddhas, dont 2 à bras multiples avec un œil dans chaque main.
Sur la route du retour, nous faisons une halte tout près d'un lac entouré de champs de caféiers. Dans une cabane sur pilotis en bois et bambous, nous choisissons une sorte de café, après avoir senti et gouté les différents grains cultivés dans les alentours: Weasel, Moka, Arabica et Robusta. Le café est grossièrement moulu et déposé dans les cafetières vietnamiennes en métal, où le liquide épais goutte lentement à travers de petits trous. Au Vietnam, le café est toujours servi avec du thé (cette fois-ci au jasmin, un délice!), qui permet de patienter le temps de la filtration. Par la fenêtre du cabanon, nous regardons la récolte des grains effectuée branche par branche, parfois à l'aide d'une échelle lorsque les plans sont trop hauts, et dégustons en même temps ce café au goût fort.
 
Source Touboulic-Pagès:
Le caféier est un petit arbuste qui fleuri deux fois l'an. Ces fleurs se transforment en fruit, vert d'abord, puis rouge. Dans cette pellicule se trouvent deux grains de café entourés d'un liquide visqueux. Si le fruit vient à tomber au sol, les graines germeront et donneront naissance à un nouveau caféier qui pourra alors fleurir une vingtaine d'années.
Mais ce sont aussi ces fruits qui sont ramassés pour la confection du café. On les dépellicule alors, les lave puis il faut les laisser sécher. Ensuite chaque pays fait sa torréfaction en fonction des goûts de chacun. Un grain non torréfié n'a pas l'odeur du café, assez surprenant. Pour la torréfaction, il n'y a que deux paramètres qui rentrent en jeu: la température de chauffe et la durée.
Merci Julia et Nico pour ses explications!
 
Sur la route, des odeurs de fumiers attaquent nos narines. Ce sont les restes d'écorces de café entassées, que certains recyclent en combustible. Rien ne se perd, tout se transforme! -Lavoisier-
Nous faisons un tour dans Dalat et traversons des quartiers inconnus au nord de la ville. Vu l'altitude, la température baisse et nous décidons de rentrer au chaud déguster un vin rouge local.
Élevage de cocons
 
 
 
Œufs de vers à soie
 
Dévidage du fils
 
 
Broderie
 
Cascade de l'éléphant
 
 
 
 
L'antre de la cascade
Séchage des grains de café
 
Dégustation de café au beau milieu de caféiers
Café vietnamien
 
 

1 commentaire:

  1. finalement Bruno aurait mieux fait de nous ramener du café que son fameux thé vietnamien dégeu que personne n'a pu boire...! baci mamma

    je trouve les photos lumineuses et contrastées : est ce du au soleil et au ciel bleu ou à l'objectif 35mmm ???? bisous papa

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