Tham Kong Lo, la cave et sa rivière souterraine

27.12.2012
La nuit ne fut pas très reposante, les murs épais comme du papier nous donnent l'impression de partager la chambre avec nos voisins, les moustiques sont coriaces dans la région et chantent dans nos oreilles. Et nous nous rendons compte que finalement, nos matelas gonflables sont parfois plus confortable qu'un lit...
Après le petit petit déjeuner, nous levons le camp à pied en direction de la fameuse grotte Tham Kong Lo. La cavité passe dans la montagne, la rivière souterraine de 7 km - explorée pour la première fois en 1995 - permet de la traverser en bateau. Nous montons à 4 dans une pirogue, dont 2 hommes pour manier l'engin. Comme c'est la saison sèche, le niveau de l'eau est très bas. Pour la première fois, les gilets de sauvetage nous paraissent inutiles, 20 centimètres tout au plus, avec un courant des plus calmes, ce qui rend le trajet dans les deux sens possible. La grotte est large et haute de plafond, parfois 100m, on ne se sent pas étouffé à l'intérieur, malgré la pénombre. Nos lampes frontales permettent d'admirer les formations calcaires sur les parois et au plafond. Nous verrons d'ailleurs quelques bouts de bois morts, accrochés à plus de 40 mètres au dessus de nos têtes, qui témoignent que le courant peut être plus violent lors de la saison des pluies. Nous accostons sur le sable, et parcourons quelques centaines de mètres à travers des stalagmites et stalactites. Malgré la beauté du site, il n'est pas encore bien touristique et le chemin peu défini. Dommage, car les touristes font des sacrés dommages, cassent des structures et en piétinent d'autres... Seule cette partie du site est alimentée avec un groupe électrogène, qui permet de mettre en lumière les géométries calcaires.
La barque nous attend plus loin, nous effectuons encore plusieurs kilomètres dans le noir. Il faut parfois descendre pour pousser car nous sommes à contre courant. Yoann perd une tongue. Des plages de sable sur la droite, des parois abruptes qui invitent à l'escalade sur la gauche, avec plusieurs cavités à explorer, nous sillonnons au frais dans le calme et la pénombre absolus.
Arrivés à la sortie, nous voila de l'autre coté de la montagne sur la rivière souterraine. Le ciel nous parait d'un coup incroyablement lumineux, bleu profond, pas de nuage à l'horizon. La végétation est dense comme celle d'une jungle. Nous accédons à un petit village qui s'est implanté ici, sans électricité. Les locaux jouent au sport national, la pétanque. Nous les admirons, ils sont d'ailleurs très forts.
Nous effectuons le retour par la même route, et retrouvons la chaussure de Yoann qui flotte gentiment sur l'eau, après les doux remous... Sur une plage en sable, une plante haute de 70 centimètres a poussé! Difficile à croire dans cette pénombre totale...
Sortis de la cave, nous montons dans un sawngthaew, puis dans un autre qui tombe en panne de direction assistée. Un arrêt chez le mécanicien qui s'affaire pendant 30 minutes à changer un roulement dans la pompe d'assistance, puis c'est reparti. Nous rejoignons Paksan, petite ville qui sert surtout de transfert, à la croisée de plusieurs routes importantes. La région traversée, le Bolikhamsai, est peu peuplée. La jungle a encore le dessus, les cultures sont assez rares.
Sur les conseils de chauffeur, nous trouvons une auberge derrière la gare routière et partons explorer le marché. Nous en profitons pour acheter des mandarines et nous calons en terrasse le long de la rivière Nam San, avant le couché du soleil. Nous retournons ensuite au marché pour manger une cuisse de poulet au barbecue avec du 'stiky rice', du riz collant, découverte du Laos. Lorsque nous nous faisons la remarque que la bourgade n'a aucun charme, tout nous paraît assez chaotique et pauvre, la serveuse ouvre le vaisselier pour prendre 2 assiettes, et un chien en sort! Le repas est bien bon, le ventre de Yoann blindé de riz.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La pétanque, sport national!
 
 
Les courbes de l'écriture
 
 

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