Chiang Mai, à la quête du Rien...

07.01.2013
Un levé matinal et une petite douche dans la salle commune, avec la douche chaude par intermittence, l'évier cassé et la chasse d'eau qui laisse les crottes flotter...
Le consulat d'Inde ouvre ses portes à 9h, nous souhaitons y être dès l'ouverture. Comme il est situé à l'extérieur de la ville, nous louons des vélos pour ensuite visiter le centre. C'est assez drôle d'enlever ses chaussures sur le palier de l'ambassade... Nous sortons tous les documents imprimés, remplissons encore des feuilles puis attendons patiemment la facture salée, puis le reçu. L'affaire dure une heure. Nous viendrons chercher nos visas dans une semaine, ce qui nous cloue aux alentours de Chiang Mai pour ce temps-là.
Sur le chemin de retour, nous regardons les horaires du train pour Bangkok à la gare. Prix imbattable avec une nuit de trajet en mode assis, c'est donc ce que nous ferons.
Nous faisons un second stop pour acheter des billets de match de boxe thaï pour le soir-même. Le stade a brûlé récemment, les matchs se déroulent désormais dans une sorte de cours intérieure encerclée de bars. Puis un troisième stop à la poste pour envoyer les cartes du Laos, les timbres sont bien moins chers ici. Nous nous mettons ensuite à la recherche d'un guide touristique pour l'Inde et d'un 'bookreader', une tablette où l'on peut enregistrer de nombreux livres électroniques, ce qui allégerait considérablement nos sacs. Nous traversons la ville en large et en travers, la quête dure la matinée, en vain. À midi, nous nous offrons le luxe de manger une pizza dans un restaurant italien, la première en 4 mois. Autant dire qu'elle glisse parfaitement, c'est simple mais bon comme un sourire!
L'après midi, nous reprenons les vélos et repartons à la quête. On nous envoie ici et là, tels des balles de pingpong. Nous arrivons à vendre une misère nos vieux bouquins dans un shop, mais rentrons bredouilles à la guesthouse, déçus de toutes ces recherches qui mènent à rien. La gérante nous dit qu'elle aurait des places moins chères pour la boxe, nous sommes encore plus dégoutés et retournons dans l'enceinte pour essayer de se faire rembourser. Ça marche, youpi! Première action positive de la journée! Nous rachetons donc 2 places pour le match à l'auberge. En chemin, nous nous arrêtons chez un loueur de moto, qui propose également un side-car. Nous nous mettons à rêver de passer une semaine entière dans la région au volant d'un tel engin, franchissant les cols, traversant des villages reculés et dormant dans la tente dans des endroits tranquilles. Malheureusement, le sidecar n'est pas disponible pour les 3 prochains jours. Le monsieur (qui a la tronche sacrément défoncée, soit il vient de chuter en moto, soit il s'est sorti miraculeusement vivant d'un entraînement de boxe, nous n'osons pas demander) nous explique que l'engin a peu de succès envers les touristes et sert plus à un usage privé. Comme de par hasard, il est déjà loué lorsque nous souhaitons le prendre!
Nous rentrons à l'auberge pour regarder sur internet d'autres agences qui loueraient des side-car dans la ville. Pas de chance, la proprio vient de se faire voler son modem, pas de wifi jusqu'à demain. Nous nous asseyons donc dans la rue pour profiter du réseau de la voisine. Mais ne trouvons pas de réponse. Nous renfourchons nos 2 roues. C'est répartit pour une quête du rien avec la visite de la moitié des loueurs de moto de la ville, une vingtaine, qui nous regardent tous avec des yeux de merlans fris. Direction le marché, selon les indications d'un thaï. Nous voyons défiler sous nos yeux des centaines d'engins de ce style, qui servent plutôt à transporter des marchandises que des sacs à dos, mais ne trouvons aucun loueur. Verdammt! Nous rendons les vélos et allons à pied au night bazar, avec toujours la même idée en tête. Mais rien de positif...
À 9h débute les matchs de boxe. Que dire? C'est différent des combats à la télé, surtout quand on voie gicler les gouttes de sueur en vrai. 5 rounds de 3 minutes, pieds et mains sont permis, on compte les points au nombre de coups portés, aucune protection, même pas pour les dents, si, seulement pour une coque pour les bijoux de famille. Malgré la douce mélodie jouée par un orchestre thaï, ça claque, ça cogne, ça laisse des marques rouges ou des trous noirs... 2 KOs sur 6 combats! Cela commence par les filles, ensuite les enfants, viennent les clowns, 5 gaillards bien gras, yeux bandés qui frappent à tout va. Après c'est du sérieux, avec les brutes dont le poids augmentent avec leur masse musculaire. Les filles sont assez softs, malgré le fait qu'elles nous allongeraient tous les deux en moins de 10 secondes. Le regard de tueur du gamin de 10 ans glace les os jusqu'à la moelle épinière. Les KOs sont d'une rare violence et il est difficile de relever les perdants...
I
Savons sculptés à la main
Le Regard
Entre 2 rounds
 

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