Nous décidons de nous rendre par nos propres moyens aux tunnels Cu Chi, symbole exemplaire de la ténacité du peuple vietnamien, lieu de pèlerinage pour les écoliers, situés à 60km de HCMV. C'est la région la plus bombardée, gazée, défoliée et dévastée de tous les temps par la guerre.
De nombreux tours opérateurs, chez qui nous avons comparé les prix pour la traversée sur le Mékong, proposent des minibus mais le tarif nous paraît fort exagéré. Nous pensons tout d'abord louer un scooter, mais vu la circulation et l'étendue de la ville, la partie de désorientation risque de durer longtemps. Il n'y a aucune liaison directe avec les transports en commun. Il est toutefois possible de s'y rendre en effectuant plusieurs changements de bus, le plus dur étant à chaque fois de savoir quand y descendre! L'aller dure 2h, avec 4 bus dont un que nous aurions pu nous économiser. Ma foi, un peu de marche sous le caniard et nous voilà arrivés. Il fait faim mais les restos à proximité sont les rois de l'escroquerie. Nous mangeons donc une banane!
Après quoi, nous rentrons sur le site. Introduction avec un film en noir et blanc montrant des images de la guerre d'Indochine puis contre les français, américains et australiens. La construction des tunnels, entamée vers 1948, demanda plus de 25 ans et constitua une réponse improvisée à des paysans sous-équipés face à des adversaires dotés d'un armement moderne.
Nous partons ensuite sur un sentier au milieu de la jungle avec un guide parlant anglais. A première vue, peu de traces témoignent des combats acharnés, des bombardements et des destructions qui ont dévasté Cu Chi pendant les hostilités (exceptés de gros cratères). En grattant un peu, nous découvrons l'ingéniosité déployée par les Viet-cong. Plus de 250km de galeries souterraines sillonnent la région jusqu'au Cambodge. Ce labyrinthe, creusé par endroits sur plusieurs niveaux, comportaient d'innombrables trappes, des quartiers d'habitation, des entrepôts, des fabriques d'armes (les Viet récupéraient la poudre des bombes américaines non explosées pour leur renvoyer la même marchandise sur le nez), des hôpitaux de campagnes, des centres de commandement et des cuisines.
Les tunnels permettaient à la population de se cacher, facilitaient la communication entre les enclaves contrôlées par le Viet-cong pour lancer des attaques surprises jusque dans la base américaine, sans laisser de trace.
Les entrées étaient camouflées par la végétation, ainsi que les cheminées permettant l'air de rentrer dans les tunnels (en forme de termitière). La terre retirée lors de la fabrication des tunnels étaient transportée plus loin, et les sandales, fabriquées à l'aide de pneus, étaient de taille beaucoup plus grande que nécessaire, afin de troubler l'ennemi...
Au loin, nous entendons des coups de feux, assez troublant sur ces lieux chargés d'histoire. Un stand propose de tirer aux AK47, M31, M60... Certaines armes sont plus grandes que Laure et doivent peser une tonne.
Yoann rentre dans une entrée du labyrinthe sousterrain, ses épaules passent avec justesse. Les tunnels sont taillés aux dimensions des vietnamiens, pas larges du tout. Certains permettent de passer seulement en se tortillant comme un serpent. Nous descendons dans un tunnel un peu plus large, où l'on peut passer en s'accroupissant. Les galeries communiquent toutes entre elles et il est très difficile de s'orienter dans ce dédale...
Nous ressortons des trous à rats, buvons un thé au jasmin offert et goutons du tapioc, à l'étrange forme de racine, assaisonné de poudre de cacahuètes, pas mauvais du tout!
Le retour s'effectue sans fausse route. Une petite pause dans un boui-boui pour y boire une soupe de pâtes et un café glacé, étrange combinaison mais a la mode locale. Les propriétaires sont forts sympathiques, le propriétaire rit à notre accent merdique et tente de nous initier aux intonations vietnamiennes dur! Nous remontons dans un bus pour regagner HCMV. Klaxons, pollution, lumières et activités en tous genres. Nous avons finalement bien apprécier cette escapade hors de la ville. Nous préférons définitivement la campagne aux grosses foules, pas besoin de confirmation. Le jour suivant nous souhaitons traverser le Mékong et rejoindre le Cambodge par la côte ouest. Le périple paraît dur à réaliser en tant qu'indépendant car la région est découpée par les 9 bras du fleuve. Il faut donc s'y déplacer entre bateaux et bus. Nous bookons un tour dans un hôtel, en leur expliquant que nous ne reviendrons pas à HCMV comme les autres passagers. N'ayant rien vu de la ville, nous nous décidons pour une promenade by night au centre ville. Prévision: Casse-croûte au port. Magasins de marque et hôtels de luxe, tout pue le fric. Nous fuyons, après avoir demander le prix d'une baguette dans une boulangerie, où un portier en costard nous ouvre l'enceinte. Trop c'est trop! Mini baguette négociée avec une vendeuse de sandwich de rue puis dodo bruyant.
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Canalisation d'air camouflée |
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Pièges |
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Opéra |
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