Wulingyuan - Chengdu

28.10.2012
Aujourd'hui, nous quittons les montagnes de Wulingyuan et prenons la route direction Chengdu, situé à l'ouest de la Chine, vers le Tibet.
Nous accédons à la sortie du parc à pied et montons en voiture avec les flics qui nous amènent gratuitement au prochain village, où un bus local fait la navette avec la ville Zhandjiajie. Nous traversons la campagne et décollons du siège à chaque bosse au rythme de la techno chinoise.
Le dimanche, c'est apparemment jour de lessive et les mamans s'affairent à nettoyer le linge dans la rivière.
Sans parler du parc, la région est très montagneuse. Alors chaque centimètre de terre un tant soit peu utilisable est cultivé. Les mini- et macro-parcelles aux formes asymétriques participent au sentiment de chaos. Ici poussent mandarines, salades, riz, choux, maïs, tomates cerises, bananes, oignons, raisins, courgettes, bambous, courges.. Le tout sans clôture, ni de tracteur; le travail est effectué à l'huile de coude.
Le chauffeur de bus est un exemple même en Chine: il klaxonne quand il double, quand il se fait doubler, quand il croise un véhicule, un piéton, quand il arrive dans un virage ou une montée, dans les tunnels, aux feux rouges, aux feux verts, aux croisements. Bref, c'est un Klaxon continue qu'il lui faudrait. Il évite de justesse les scooters chargés de familles entières, la grand mère qui tire une charrette en bois remplie de pamplemousses, le chaton imprudent qui traverse sans regarder, la maman avec poussette qui essaie d'éviter les flaques sur le 'trottoir', les chiens galeux qui dorment sur le goudron, les camionnettes à 3 roues au chargement branlant, les enfants qui jouent, les taxis qui s'arrêtent au milieu de la route, les dos d'ânes et les nids de poule... Après une heure de trajet, nous arrivons à destination, sans aucun contact ou choc avec tout ce petit monde, et cela tient du miracle!
Nous attendons ensuite patiemment notre train qui affiche de plus en plus de retard. La gare est remplie de monde, sûrement des retours de week-ends. Le trajet alterne passages en tunnels et sur des ponts. Vu la vitesse à laquelle nous filons, nous avons le temps d'apprécier le paysage. Finalement nous serions bien restés dans la région. Avec ses lacs et rivières miroitants au milieu des montagnes, nous y aurions bien posé notre tente et tenté notre chance avec une canne à pêche, aller à la rencontre des locaux...
Lorsque les vallées sont plus larges et laissent de la place à des parcelles 'ordonnées', les champs de thé prennent le dessus. Des allées d'arbustes d'un vert profond sillonnent les versants sur des terrasses. En effet la région du Hunan est bien connue pour la qualité de son thé.
Nous sommes en 3ème classe, assis à une table avec un couple de chinois d'âge mûr, qui s'intéressent à notre périple en Chine. Les sièges sont durs et à 90°, le confort est royal!
Il est autorisé de fumer entre deux wagons mais comme ceux ci restent portes ouvertes l'odeur de clope prend le dessus sur celle de la pisse, à choisir, pas plus mal! Nous avons le droit à la musique locale. Un monsieur rentre dans le wagon et gueule dans son amplificateur résonnant, nous croyons d'abord à un message d'infos impossible à déchiffrer puis à un contrôle de billets. Non. Ce n'est seulement qu'un fonctionnaire des chemins de fer qui vend du baume de tigre blanc dans de petits flacons. Nous avons même le droit à une démo qui dure bien 10 minutes. Il gonfle un ballon de baudruche et étale un peu de crème dessus, le ballon explose à la tête de Yoann. Interprétation personnelle: le ballon lui-même respire mieux! L'homme repassera plus tard pour vendre des ceintures...
Le wagon est une vraie bétaillère, tout le monde jette ses déchets par terre, pépites de tournesols, peaux de mandarines, crachats, mouchoirs, papiers d'emballage... Laure retient un haut le cœur lorsque 2 adolescentes, qui ont remplacées le couple de petits vieux en face de nous se mettent à rogner des pieds de poulets emballés sous vide et à recracher les os par terre ;-)
Après 4h, nous débarquons à Huaihua et assistons sur la place qui devance la gare à des rassemblements dansants -valse chinoise et chorégraphies sur de la techno-. Le spectacle est de courte durée car la pluie vient troubler la fête.
Notre second train (durée 14h) accuse 1/2h de retard. Lors de l'ouverture des portes, les gens sautent au dessus des barrières avec leurs ballots chargés de marchandises portés sur des bambous pour se précipiter dans le train. Nous comprenons ensuite pourquoi en montant dans notre wagon. En effet, lorsque tous les billets sont vendus, les voyageurs peuvent accepter d'acheter un billet sans place assise. Ils devront faire tout le trajet debouts (!) ou assis par terre dans les couloirs aux milieux des déchets des chanceux qui sont assis.
Il est difficile de dormir et les scènes de vie du précédant train se répètent toute la nuit...


 
 

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